Monique et Alain Guéguen : "S'engager, ça rend heureux !"

Monique et Alain Guéguen dans le chemin de l'Ermitage, bordé par la haie la plus anciennement protégée de France

Monique et Alain Guéguen dans le chemin de l'Ermitage, bordé par la haie la plus anciennement protégée de France

A l’occasion de la cérémonie des vœux, la municipalité a souhaité mettre à l’honneur l’engagement bénévole de Monique et Alain Guéguen. Le Fil d’info a rencontré le couple bien connu des Genestois, pour évoquer avec eux leurs parcours, de l’investissement local aux responsabilités nationales.

Pour Monique et Alain Guéguen, l’engagement bénévole nait avec la rencontre. « Toute rencontre est une occasion pour que chacun choisisse de donner du temps à une action collective », assurent Monique et Alain Guéguen. « Nombreux sont ceux dans notre commune qui participent à des activités permettant de tisser plus que jamais un lien indispensable, aussi bien parmi les vieux habitants du Genest-Saint-Isle que parmi les nouveaux arrivants », reconnait le couple.

Monique et Alain Guéguen se connaissent depuis leur enfance, pendant laquelle ils ont partagé leurs jeux avec les enfants du quartier de la Gare. Monique est née à Colombiers-du-Plessis et est arrivée à l’âge de 3 ans dans sa nouvelle maison familiale où son père exerçait le métier de cordonnier. Sa famille paternelle tenait un café sur la place de l’église, l’un des 10 cafés genestois restant de la vingtaine de débits de boisson fréquentés par les habitants de notre commune en 1900. Alain est né au café de la Gare, aujourd’hui bar, tabac, journaux. Ses grands-parents géraient l’établissement.

A la fin des années 1960, Monique fait ses études à Rennes et devient professeur. Alain exerce des fonctions d’éducateur. Ils se marient, au Genest évidemment, en 1973. Ils auront 2 garçons. Ils s’installent à l’Ermitage sur la route des Chênes Secs. L’école est un lieu où on peut s’engager comme parent d’élèves. Pour prolonger cet engagement, Monique fonde avec plusieurs femmes le groupe d’animation genestois (le GAG) pour permettre aux Genestois de partager des activités ensemble en y intégrant leurs enfants. Alain entre au conseil municipal en 1971, il y fera 2 mandats. C’est la période où les lotissements fleurissent tout autour de Laval. A cette époque où la société urbaine comme rurale est en profond changement, l’urbanisme est un défi majeur. Le bocage est alors très souvent malmené. Alain y apprend les règles administratives permettant de sauvegarder le patrimoine bâti et naturel, introduisant la sauvegarde des chemins et de haies. Son travail et sa persévérance sont à l’origine de la préservation de nombreux chemins qui font la fierté de notre commune aujourd’hui. Le Genest possède la haie la plus anciennement protégée en France grâce à un amendement introduit dans la loi.

Monique et Alain partagent une même passion pour l’histoire. Ils entrent dans les années 1980 au conseil d’administration de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne et publient, à partir de leurs recherches, des ouvrages qui concernent notre département. Alain devient président du Comité départemental de la Randonnée pédestre et le restera 40 ans. Son engagement s’étend en parallèle à des fonctions plus larges, de secrétaire général à vice-président de la Fédération nationale. A partir de son expérience locale riche de nombreux chemins conservés, Alain en fait un défi partagé aux niveaux départemental et national.

Dans les années 1990 et 2000, Monique et de nombreuses Genestoises passionnées de lecture montent une bibliothèque associative devenue aujourd’hui médiathèque. C’est à cette période qu’elle participe à un débat sur la lecture présidé par Jacques Chirac, président de la République et Jean Arthuis, président du Conseil départemental. C’est à ce moment également que démarre l’expérience des bébés lecteurs genestois. C’est aussi le temps où Alain écrit des topos guides sous le couvert du Comité de la Randonnée qui compte 1800 licenciés. Parmi les associations au Genest-Saint-Isle, les Godillots du Plessis font vivre les chemins avec un évènement-phare, le brevet mayennais du 1er mai. Les mandats de présidente de Monique se succèdent à la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne.

En 2023, tous deux, bien que toujours engagés, parviennent à passer des relais. Apparaissent de nouveaux engagements bénévoles, par exemple au secrétariat d’un groupement départemental d’employeurs de l'économie sociale et solidaire pour Monique. Leur maison de l’Ermitage est un lieu où s’écrivent des contributions pour leurs recherches avec d’autres, aussi bien en randonnée qu’en histoire. Le but est de partager avec le grand public l’accès libre et gratuit à la nature et la connaissance de l’histoire de la Mayenne. « Le lien social est plus que jamais nécessaire dans une société qui se transforme rapidement, conclut le couple. Donner du temps gratuitement, même modestement, c’est important quand on a des enfants scolarisés et c’est possible, voire facile quand l’âge venant, le temps disponible augmente ».